EXPOSITIONS
Une énergie qui se diffuse, de la matière en expansion, un magma bouillonnant qui explose, se dilate sur la surface et s’organise en des jets de lumière colorée, voilà ce que le peintre et graffeur Kendo donne à voir aussi bien de façon monumentale sur des murs que sur des supports telle que la toile.
Le spectateur assiste à une explosion de cette énergie précédemment contenue dans un espace que l’on imagine restreint. L’artiste saisit un instant situé entre la déflagration et l’organisation totale de la matière. Il restitue un mouvement d’un grand dynamisme dont on sent qu’il va se propager au-delà de la surface peinte. Il est puissant et chargé d’une substance dense.
Une profusion de couleurs vives voire saturées émane de ce phénomène. Ces couleurs sont le reflet de cette énergie libérée: elle est joyeuse et belle. Le choix de cette palette n’est pas étranger à un univers poétique baigné de rêves où l’on croit en des choses qui n’existent pas. Cet univers est celui de l’enfant attiré par la vivacité d’un jaune, d’un rose ou d’un bleu.
Au fond ce que nous montre Kendo, c’est l’activité contenue en toute chose et présente depuis le big bang; une seule énergie qui se déploie dans le temps et l’espace: celle du cosmos. Ses représentations passent, au fil du temps, d’un état gazeux à un état liquide comme si la matière tendait à s’agencer, un atome en rencontrant un autre. Comment matérialiser cette force abstraite? Comment donner forme à une chose immatérielle et qui pourtant est omniprésente? Kendo parvient à la rendre visible et nous ouvre dans le même temps la porte d’un univers d’ordinaire inaccessible. Il matérialise un monde imaginaire où l’émotion prime sur la pensée et offre au spectateur une évasion. Le peintre et graffeur injecte à grandes doses joie, allégresse et beauté dans ses œuvres. Des sentiments ressentis intensément au moment de la création.
La construction d’une surface picturale se fait soit dans la recherche d’un mouvement autour duquel viendront se greffer différents éléments; soit par un mot ou une phrase servant de structure et recevant une ornementation. La dynamique visible dans son travail est aussi le résultat d’une gestuelle et d’un corps engagé pleinement dans l’acte de peindre.
L’astrophysique, l’allégresse explosive d’un carnaval, le raffinement des parures tribales, tout comme les couleurs des contrés sud-américaines et les vagues qu'il surfe nourrissent son esthétique et ses questionnements.
Ce qui caractérise Kendo et son œuvre, c’est un appétit insatiable, une envie débordante de produire des surfaces propices à la contemplation et générateurs d’intenses émotions.
Virginie Baro
La cité des lumières est un monde que l'artiste se crée par la seule force de son imagination. La mienne me fait voyager dans des contrées lointaines, à l'image des dessins animés de mon enfance dont les héros des années 80 évoluaient dans l'espace.
Cette exposition de peintures relate mon parcours créatif depuis mon style Nébula inspiré du cosmos, à la période actuelle.
Toujours en corrélation avec l’énergie cosmique je suis passé des pouponnières d’étoiles gazeuses à la matière de la soupe originelle qui forme les objets. Ainsi la peinture se solidifie et se matérialise avec plus de densité, passant de l’état gazeux à l’état liquide ou solide. Des ambiances nocturnes, les atomes ont crée la lumière pour donner tout leur éclat aux pigments.
Passionné de voyages et de questions métaphysiques conscient de faire partie d’un tout, l’idée que l’humain est un maillon indissociable de l’univers qui nous relie se retrouve dans mes créations.
Tirant mes sources dans le graffiti et l’abstraction lyrique, deux mouvements bourrés d’énergie et de spontanéité impulsive je peint par besoin instinctif et par pulsion. Une sorte de thérapie qui permet de s’extraire de certaines lourdeurs de ce monde pour en découvrir d’autres: des mondes où la vie est lumineuse, joyeuse, colorée, sculptée selon mes idéaux: ma cité des lumières.
Initiée par une quinzaine de graffeurs, fidèles à leur volonté de surprendre et d’évoluer, TRANSFERT est une exposition hors norme dans un lieu magique chargé d’histoire et d’avenir, orchestré par la crème du street art bordelais : Peinture Fraiche, Les Frères Coulure, Club Mickey, 777 Army... Basé aux VIVRES DE L’ART, résidence d’artistes aux Bassins-à-Flot dirigée par le sculpteur Jean François Buisson, TR4NSFERT, est un rendez-vous printanier incontournable de l’art alternatif. Il voit cette année les peintres et graffeurs sortir des murs, du cadre entoilé et du white cube pour apposer leur griffe sur d’autres médiums : sculptures, vidéos, installations interactives, land art, mobilier, performances...Tout y passe dans un joyeux chaos frénétique.
A chaque artiste son espace, qu’ils investissent du mur au plafond ! TRANSFERT grandit chaque année dans la durée et dans le lieu, après s’être installés dans la galerie principale des Vivres, puis dans son jardin secret, la quatrième édition de TR4NSFERT aura pour lieu d’accueil l’ancien bâtiment des Vivres de la Marine, classé monument historique, datant du XVIIIème siècle, avec une surface de plus de 700m2 qu’ils vont revisiter entièrement!
AZOT: "C’est au centre culturel André Malraux d’Agen que nous avons présenté Diversions, une exposition collective regroupant les œuvres de plusieurs artistes issus à la base du milieu graffiti, choisis et mis en place par Kendo, graffeur bordelais faisant parti du collectif Peinture Fraîche.
Cette exposition s’est tenue du 11 avril au 14 juin 2013.
Ce fut un événement majeur dans sa saison avec une exposition originale dans la région, consacrée au street art ou plutôt à des peintres et sculpteurs issus de ce mouvement.
Au menu : sculptures, travaux infographiques, animation vidéo, installations, tableaux, tatouages.
Le dénominateur commun est le street art, mais ces artistes ont poussé leurs recherches via d’autres médiums, au fil de leurs années de pratique, et développé leur personnalité, tant sur le fond
que sur la forme.
C’est toute la richesse et la force créatrice du mouvement graffiti qui confirme là sa compétitivité dans le domaine des arts visuels populaires et contemporains.
Un grand merci à Marie-Annick et toutes les personnes qui travaillent au centre culturel André Malraux. Désolé de ne pas citer tout le monde mais je ne vous oublie pas… Merci Rachid pour l’installation, tu peux pas test… Big up à tous les artistes avec qui j’ai partagé l’aventure…"
MERCI A TOI.
En 2012, pour ma deuxième expo-solo, j ai été invité par le musée de Borda de la ville de DAX.
intitulée "Nebula" cette exposition présentait mon travail sur toile muri et abouti que j' avais pu mener durant mes deux ans au Brésil, nourri du quartz des chapadas, des étoile du Nordeste et
de lectures passionnantes. l'accrochage, la communication et l’accueil furent menée avec un grand professionnalisme par toute l' équipe du musée avec qui j' ai beaucoup appris.
Janvier 2005, trois graffeurs français du collectif Peinture Fraîche basé à Bordeaux vont à la découverte du Brésil à travers la peinture de rue. Très vite une fusion franco-brésilienne se crée autour d’un mur en hommage aux victimes du Tsunami qui avait frappé l’ Asie quelques jours auparavant.
Durant trois mois, au fil des rencontres, de la jungle bétonnée de Sao Paulo à la moiteur envahissante de Manaus, des amitiés se créent autour d’expériences partagées.
De ces échanges découleront des allées et venues des artistes des deux pays.
Seth de son coté édite le livre « globe painter » relatant son tour du monde qui commence au Brésil. Au même moment Ramon Martins expose dans diverses galeries européennes.
Suite a ces liens, et sachant que l'année de la France aurai lieu en 2009, Kendo qui vit alors au Brésil pense a inviter ses amis des deux pays.
Brasilia, le 5 Mai 2009, soleil de plomb au coeur de la saison sèche, terre battue façon Roland Garros, ici pas de cocotier, encore moins la plage : juste du béton, une ville crée sur l'idéal de nos chères citées dortoirs dans la même lignée que le Corbusier, par l'architecte Oscar Niemeyer. Résultat: une ambiance étrange où la vie dans la rue peine à trouver sa place, beaucoup de "pixacaos" mais on est loin du style de Sao Paulo ( chaque ville du Brésil possède un style de base sur lequel viennent jouer les "pixadores" et développer leur phases, comme chez nous dans les lettres sauf qu'ici c' est l'emplacement géographique qui définit le style-surement les restes d'une époque où internet n'était pas à la portée de tous...).
Pour trouver la vibe, direction les banlieues où l' ambiance est un mélange entre les Halles et la troisième avenue de Harlem, on y trouve tout et n'importe quoi, et chaque corner possède sa fresque ou au moins son lettrage coloré.
La ville du pouvoir ou sont concentrées toute les institutions abrite ironiquement en ses banlieues un des viviers les plus respectés du Hip-Hop : un hip- hop à très haute conscience sociale, dont les acteurs sont fortement engagés dans les actions communautaires, comme c' est souvent le cas au Brésil.
Guidés par Soneka et Satao du DF ZULU, groupe multidisciplinaire crée en 1989, reconnu internationallement pour les talent de leurs breakers, nous arpentons la ville et ses alentours entre pièces, fresques et cervejas...boire beaucoup car la sécheresse commence à nous donner des maux de tête...
Kendo, français qui erre aux quatre coins du Brésil la moitié de l'année à profité de "L'Année de la France au Brésil" pour inviter ses amis a se faire un bon gueuleton de peinture: 6 français ( Crewer, Dem, Jone, kendo, Seth et Trakt ) et 1O brésiliens (Binho, Bonga, Dalata,Guga Baygon, Hyper,R.martins, Onio, Rivas, Shock maravilha et Soneka )
La "Seleçao" est formée pour une résidence de deux mois et proposer à la population locale un kaléidoscope de murs,d' expositions,d' ateliers socio-éducatifs et de débats autour du graffiti.
Cinq semaines auront été nécessaires à la production des oeuvres, toutes aussi variées les unes que les autres: Seth et Dem attaquent un mur sans maquette, directement à la bombe crachante alors que Shock Maravilha s'enferme dans la scierie et façonne jour après jour son toy géant fait de bois et de matériaux de récupération; Hyper, le bonz atomik, compose avec patience un mandala évoquant à la fois les origines amazoniennes et le devenir numérique de son pays et de son peuple; Ramon, Dalata et Binho partent dans leurs univers fantastiques peuplés d'animaux étranges et bioniques shootés aux vapeurs de sprays, tandis que Kendo s'envole dans une constellation de tags et de bulles; Jone crée une installation afin de dénoncer les problèmes liés à la culture du Bioéthanole qui malgrés ses promesses base son économie sur un esclavage moderne et la déforestation de l'Amazonie; Guga Baygon, à la manière d'un George Amado nous dépeint les légendes de la puissante culture nordestine ( cette côte où débarquaient les esclaves africains chargés de leur mysticisme dont découleront entre autre la Macumba et la Capoeira, adaptations maquillées de leurs traditions originelles, mieux tolérées par le "maître" ); Onio et Trakt travaillent la ligne dans leurs compositions abstraites, à en perdre la boule...
Au final, tout ce que la région compte de zulus, de punks, de rockabilly, d'artistes, et de "streeteux"mais aussi d'amateurs d'art contemporain, se retrouve le soir du vernissage pour partager cette expérience visuelle avec nous dans une ambiance festive grâce au talent des DJ's et des Breakers venus chauffer la soirée.
Une détonation culturelle qui fit beaucoup de bruit dans le coin...
Gros repos dominicale autour d'une "feijoada" ( une autre tradition d'esclave, plat national constitué de haricots rouges, de viande porc et de manioc), avant d' entamer pour deux semaines les 2500m2 de murs extérieurs du centre culturel Renato Russo accueillant cette exposition. un mot d'ordre:insuffler la vie sur les murs, colorer, s'hydrater et pas flipper sur les échafaudages branlants!
Après deux semaines de fresque nous avions pris autant de couleurs que les murs. Résultat: un cocktail fruits de la passion tropicale posé dans cet ensemble de béton brut: jaunes citron, turquoises caraïbes, verts amazoniens, fuchias sexys et blancs étincelants; quelle aubaine pour nous, peintres échoués dans cette sécheresse désertique, une caipirinha sucrée offerte à la population.
Deux semaines à insuffler à la rue notre vibe de graffeurs en soif de rencontres pour échanger,trinquer, tatouer, blaguer dans une culture Brésiliennes plus que puissante avec un peuple aux milles reflets. Deux mois à peindre, partager, apprendre, comprendre ce pays qui nous a accueilli à bras ouverts...A nous d'en faire autant....A suivre...